AUPRES DE MON ARBRE
Moog nous propose ce thème: "Auprès de mon arbre"
J’ai déjà parlé du figuier
Auprès duquel
Mieux vaut ne pas longtemps rester.
Je préfère ce baobab
Plutôt bonzaï
Qui pousse dans un pot (à barbe ?)
Celui-là peut, là où j’irai,
M’accompagner.
Mes chers amis, quand je mourrai,
Mettez le pot du baobab
Au cénotaphe
D’une improbable Nounedeb.
SEPTEMBRE 1
Dans le bleu du ciel si léger,
Comme moroses pensées
Petits nuages: évaporés.
C'EST DIFFICILE...
C’est difficile d’être un mirage.
On vous prend pour une montgolfière,
Vous êtes bulle de savon.
NEUVIEME PANSELENE
A la minuit
Je suis sortie
Pour te voir,
Dans le noir.
Pas de tournelunes
Poussées à la brune.
Tu gobais de petits nuages,
Meringues sauvages.
LA POESIE C'EST RIEN...
La poésie, c’est rien qu’ des mots,
Des mots beaux et des mots moches
Qu’on mixe ensemble, ça les bouloche.
La poésie, c’est des mots-chœur,
Ou des mots tristes ; et la motrice
De tout ça, c’est la musique.
Mots extatiques ou excentriques,
Alanguis ou bien trépidants.
La poésie, c’est rien qu’ du sentiment.
METTRE PLEIN DE MOTS
Je suis un peu en retard, qu'Eglantine-Lilas me pardonne, ainsi que tout ceux à qui j'aimerais laisser un commentaire, et en suis empêchée par un caprice informatique.
Mettre plein de mots dans sa bouche,
Les mâcher, polir, les creuser,
Puis les laisser couler, ruisseau fantasque ;
Brillants ou mats, rugueux, rythmés,
Pâte sonore et vivifiante.
INVITATION POUR UN REPAS VIRTUEL
A la manière de...Chère Eglantine, je t'invite à partager ce repas.
Peindre d’abord une table
Avec une jolie nappe,
Peindre ensuite des assiettes,
Des couverts,
Et de beaux verres aussi,
Toutes ces choses utiles
Aux invités.
Placer ensuite la table sous un arbre,
Dans un jardin.
Se cacher sous la table
Sans bouger
Attendre.
Parfois les invités arrivent vite
Mais ils peuvent aussi mettre de longues heures
Avant s’attabler.
Ne pas se décourager,
Attendre.
Attendre s’il le faut en laissant tout brûler.
Quand les invités viennent,
S’ils viennent,
Remplir alors leur verre
Espérant qu’ils s’assoient.
Et quand ils sont assis
Peindre délicatement les mets
Dans leur assiette
Peindre tous les parfums,
Saveurs salées, sucrées.
Si les invités rient,
Le repas est mauvais.
Mais s’ils sourient
C’est bon signe,
Signe que vous pouvez
Tirer tout doucement la nappe
Et la secouer.
Pfft, et tout disparaît.
RONDEAU POUR SEPTEMBRE
Je n’ai pas d’arbre aux mille écus
Qui donne, Septembre venu,
De quoi mettre dans mes sabots
Quel imaginaire magot ?
Je n’ai pas d’arbre aux mille écus
Mais un beau figuier bien couillu
Dont il faut tâter, ô Septembre
Les bourses gonflées sans encombre
Pour en cueillir les plus charnues.
J’ai un beau figuier bien couillu
Sous lequel, Septembre venu,
Il ne faut pas se mettre à l’ombre.
Ne pas rester là, sous cet arbre,
Car des testicules flaccides
En tombent, comme pluies acides.
C’est scabreux, Septembre venu,
D’approcher le figuier couillu.
MOQUE DU MATIN...
A la tienne Eglantine!
Moque du matin
Réchauffe les mains
De moi je me moque.
Rêver est vain.
Un verre de bon vin
De moi je me moque
Et je le déguste:
Rêver fait du bien.
GRIMPER...
Grimper jusqu’à la mort
En s’arrachant les ongles
Aux parois de la vie.
Couler jusqu’à la mort
En ayant perdu pied
Dans le fleuve de vie.
Nourrir jusqu’à la fin
La flamme de la vie
Pour l’étreindre soi-même
Avec son dernier souffle.