GRIMPER...
Grimper jusqu’à la mort
En s’arrachant les ongles
Aux parois de la vie.
Couler jusqu’à la mort
En ayant perdu pied
Dans le fleuve de vie.
Nourrir jusqu’à la fin
La flamme de la vie
Pour l’étreindre soi-même
Avec son dernier souffle.
ET LOGE...réminiscence
Et loge en toi quelque folie.
Lie les mots,
Lime les, dégraisse,
Échine-toi
Déchire
Laisse aller ton ire
Essore jusqu’au dernier jus.
Alors respire,
Le pire est passé.
Tu renais, neuf
A la vie, médusé.
ECHOUAGE DE REVE
Un petit polochon parfumé de lavande, que l'on peut emmener partout avec soi, pour coincer la bulle, à l'échouage dans l'archipel*, ou pour rêver de rivages tricôtinéens.. On peut aussi y glisser un stylo, pour noter l'inspiration fugace...
Un grand merci à la fée qui l'a fait.
*C'est le nom de mon foutraque jardin
MELANCOLIE - VARIATION 3
Comme si, maquillées de rose ;
Aux cils, épais mascara jaune;
Comme si elles regardaient, étonnées,
Approcher en silence une planète
Irisée comme une bulle prête à crever
A leurs yeux verts.
MELANCOLIE - VARIATION 2
Sous l’ogive dans l’ombre
Avide de sons
Des archets nous épinglent
Par tous nos pores
Contre le mur de la nuit
Comme des papillons.
MELANCOLIE - VARIATION 1
Papillons amoureux, éperdus,
J’ai entendu choquer vos ailes,
Combat de menus cerfs-volants.
Inconscients des tornades.
JEUDI 25 AOUT
Je me demande avec Lilou pourquoi j'aime les expériences originales:
Par hasard enfermée
Sans penne ni poignée
Dans le noir cabinet
Où s’en vont nos fumées,
Plus question d’en sortir :
Je ne pouvais m’enfuir.
Mais j’avais de quoi lire,
Du meilleur et du pire…
Je lançais vainement
Sur la porte en tapant
Et en m’égosillant
Des SOS stridents.
Et puis j’ai réussi :
Par quel miracle ai pris,
Dans la boite à outils
Un sauveur tournevis (prononcer vi)
Retrouver la chaleur
Des tartines, du beurre
Ce fut un vrai bonheur
Après au moins cinq heures !
TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA PLACE
"Tout le monde veut prendre sa place "
De Lilou
Si j’avais été tigresse –
Ça commence mal, pour quelqu’un
Qui n’aime pas les rimes en esse.
Je vais donc choisir le bonze.
Si j’avais été bonzesse –
Je m’égare, rassemblons nos
Esprits flottants, coup de gong.
Je serai donc Dame Nonne
Qui dorlote ce tigron
En qui elle a reconnu
La nouvelle incarnation
De l’illustre Clémenceau.
AOÛT 4
Sous vaste ciel
Nuit auréolée d’orages
Brèves averses.
TROUS NOIRS
Contrastes amoindris en moiteurs colorées
Vertige au bord du trou quand la lie est lapée
Un aimant noir morbide
Pourquoi la vie plutôt que rien attrait du vide
Intérieur flou, un trou, vertige mou
Ca tacle noir tout l’monde s’en fout
Faudrait écraser du talon, qu’ça gicle
Hisse les narines hors du trou, renâcle
Éclats de pépins noirs jeunes pousses fauchées
Contrastes augmentés de senteurs frelatées.