DERNIER AVRIL
Après ce morne hiver les îlots refleurissent.
Où étaient les patates,
Les fèves en cet Avril se dressent fièrement.
Là où fut le compost
Les plants de pommes de terre font leur travail: ils poussent.
Que l'amandier est beau,
Couvert d'amandes; seront-elles douces ou bien amères?
Jardin plein de promesses,
Mai sera-t-il assez clément pour les tenir?
JEUDI 29 AVRIL
Pour le Jeudi 29 Avril, un petit bonheur d'autrefois.
J’ai tracé un sillon dans le vignoble de la mer
Avec l’aileron de ma planche :
J’étais le lien ténu entre l'eau et le vent.
Un jour j’irai tirer le bois de taille,
Voir l’ail et le souci dans les vignes.
AUTRE AVRIL
[Départ en weekend dans la brume matinale]
Brume fleurissant
A son lever :
Ecumes de pissenlits.
AVRIL
Quand le yoyo du temps nous donne le roulis,
Que la prairie reçoit des embruns de lumière,
Quand l'insecte imago dévore les bractées,
Que les toupets explosent, ouvrent les capitules,
Le printemps pubescent lance sa fronde: Avril.
A BRUNÔ
Oui c’est un solide rafiot
Que ce blog construit par Brunô
Ce que disent tous les commentaires
Tous les commentaires.
Il navigue, c’est magnifique,
Fendant les ondes électroniques
C’est l’vaisseau des Croqueurs de mots
Des Croqueurs de mots.
Jeudis poésie, écriture,
C’est bien de la littérature
Qui réjouit tous les scribouillards,
Tous les scribouillards.
Et son blog de « L’encre des mots »
Ses haïkus et ses photos,
Même à l’ancre c’est bien le plus beau
Des Croqueurs de mots.
Ce n’est pas un coup d’Trafalgar
Car l’amitié prendra le quart,
Après les Alpes le Médoc,
Où c’est ça l’Médoc ?
Il ira nez sur le guidon
Pendant qu’un mousse avec Néon
Guidera les Croqueurs de mots
Les Croqueurs de mots.
CROQUEURS DE NOIX
Amis,
Pas de soucis,
Si je pédale - pas de doute -
Dans la choucroute,
Rame, ramons, ramez,
La mer n'est pas de la purée.
FRISSONNE
Frissonne
La felouque comme un faisan
Affairé, friand de faînes,
Rassasié.
La proue close, yeux de fennec
Comme une fleur de fenugrec
Fanée, toute fièvre
Etanchée.
A LA ST.PATERNE
Ce St Paterne
Va-t-il nettoyer la lanterne
Obscurcie au noir de fumée
De mes neurones enflammés ?
Ce St Paterne
Va-t-il faire souffler la galerne
Et embraser cet incendie
Qui de l’intérieur irradie ?
Bon St Paterne,
Tu m’as l’air d’un gars plutôt terne
Qui ne ferait mal à une mouche .
Pour éteindre ce feu : la douche.
MURMURES
Mots de tête n° 27
Vous êtes au pied du mur.(C'est Brunô qui nous y met)
Que se passe-t-il de l’autre côté ? (Et il demande d'espionner!)
Il y a toujours un côté du mur à l’ombre,
Il est humide, des recoins sombres ;
C’est un refuge, un abri,
Peut-être aussi un alibi
Pour félonies :
Mur affreux, symbole imbécile
D’une humanité rétractile.
Et puis on veut l’escalader,
Regarder de l’autre côté
Là où l’herbe n’est pas mauvaise,
Elle y est folle : avoine, euphraise.
Il y a le mur au soleil,
Les pieds sont nus, joyeux orteils.
Découvrir le passage, petit pan de mur jaune
Pour s’évader, que l'on s'étonne.
C’est un refuge, un abri,
Peut-être aussi un alibi
Pour rêveries.
(un jour, je m'achèterai un dictionnaire de rimes...)
LIVRE DE VIE
Livre de la vie grand ouvert
Page de droite sont les fêlures, les autismes,
Replis, extravagances et peurs ; de noires dérobades.
Page de gauche, lumière, état de grâce, pudeur,
Soifs de beautés, accords, accueils.
Dans la pliure tombent les miettes,
Bribes des uns et des autres
Mélanges, métissages.
Dans la pliure, ma vie de miettes.