SUR LA DIAGONALE
Sur la diagonale noire de la nuit
Courent les volutes des rêves.
Sur l’épigastre de la nuit
S’ancrent les crocs du cauchemar.
Entre eux, comme un ludion, la conscience
Affleure et puis sombre.
Cela se rompt, et l’on s’éveille.
ESPECE DE POEME
Pour faire front, puisque Tricôtine nous demande "Rétrospective ou Rétroviseur" ( pourquoi pas Rétrograde, Plantigrade, Rétropédalage pendant qu'elle y est! ) allons-y:
J’étais bien un peu rétro
Mais tranquille dans le métro
Quand dans mon viseur
Je vois un videur
Dans l’expectative
N’étant pas de Paris native
J’ai pris la tangente au galop.
J’étais vraiment trop rétro.
Le GR 1.
En hommage à Claude Mollard et Tomi Ungerer.
Sur le chemin des deux fois nés,
Deux nénés
En circumambulation
Des consciences parturientes
Six anses
Pour verser le fait qu’on riz
Au lait, olé !
Sperme divin de singe
Ou sphinge
Ou ours.
Un.
PORTRAIT
Tricôtine nous enjoint de broder notre portrait au petit point. Hélas, je n'aime pas coudre!
Naïve véhémente inhibée 60 bavarde réservée blancs ignare déjantée intello ( oh !) casse-pieds 39 sensible prétentieuse 170 peureuse curieuse solitaire misanthrope-mais-se-soigne timide 1943 puriste-mais-se-soigne touche-à-tout toutes-ses-dents (enfin presque) intègre (moins-la-vésicule) heureuse verts du vent du flan du nanan ? Nan ! Noune.
J'AI VU
Pour Tricôtine, sur le thème de la fenêtre.
J’ai vu par la fenêtre
L’ombre furtive d’un oiseau.
J’ai ouvert la fenêtre
L’air frais et palpitant du monde
A pénétré, j’ai respiré l’espoir.
Je suis sortie, enjambant la fenêtre,
Souriante évasion
Comme une transgression.
D’un frisson, pied léger
Par le monde attirée
M’y suis évaporée.
JANVIER 2012 3
Peaux desséchées des fruits
Pelures de cuir
Parfum d’hiver.
CHRONIQUE DE L'AMANDIER
Chaque matin m’en vais voir l’amandier,
Ses boutons peu à peu qui pointent vers le ciel.
En silence ils témoignent de sa vitalité.
Dans des cercles, des gens témoignent en silence.
Protestation muette contre l’homme inHumain.
Cercles partout, qui se joindront un jour
Comme gouttes de pluies recouvrant tout le sol:
Arroser la planète de cercles de silence,
Pour dire d’un brame muet
Injustice et violence.
Sur le cercle, des ombres qui s’allongent
Jusqu’à venir aux pieds de ceux qui leur font face,
Symbole respectueux et tendre.
Ombres solides et sûres, Giacomettis en marche.
Chacun, comme un bouton de l’amandier, témoigne.
(voir: Ligue des Droits de l'Homme. Cercles de silence)
OU SONT
Où sont les coquelicots d’antan ?
L’émir se mire dans la mare
Du sang des orange outans
Qui croulent de cimes en semoule
Barbapapa d’ayatollah
Où sont les coquelicots d’antan ?
JANVIER 2012 2
Mimosa
Prise tout à coup dans ses rets,
Parfum qui m’a accompagnée
Flottant comme un voile.
HIVER
Sur un thème proposé par Fanfan
Hiver.
Le soleil qui se lève est si pâle
Il a l'air épuisé
D'avoir brillé
De tous côtés
Sur nos horreurs et sur nos frasques.
Hiver.
Je ne veux plus être Homme.
Qui viole, humilie et torture
Pour mieux tuer.
Être qui ne fait rien -intérêts souverains-
Hiver.
Le soleil est plus haut
Il ne réchauffe guère
Trop de guerres.
Si tous nous étions Femme?
Nous tiendrions peut-être dans le creux de nos mains
L'avenir incertain du genre humain.
Qu'est-ce que c'est qu'être un homme
Qu'est-ce qu'être une femme?
Soleil, vient réchauffer
L'Hiver au fond de moi.