dedicaces
QUATUOR EBENE
Dans le silence de l'écoute
Le noir Quatuor.
Toutes cordes dehors et tous archets tendus.
-Or du miel en coulait,
Dans l'église,
Comme tombé du ciel.
Quatre noirs archers lançant leur dard
Bourdonnant, vrombissant comme
Essaim d'abeilles enfiévrées;
Ou toucher de velours.
Des sons moirés qui ont rempli l'église
Et nos oreilles
De leur miel.
Concert du Quatuor Ebène dans l'église de Cozes, dont une partie avait été interdite à cause du miel qui coulait du plafond. Près du ciel, des abeilles s'étaient installées.
(Et aussi sur nounedeb.eklablog.com)
A UN POETE
Dans la fraîcheur de la carrière*
Dédiée aux sculpteurs,
Un poète à offert ses mots,
Les a dansés, les a chantés,
Caressés, et jetés
Si tendrement, si fortement,
Que ne lirai plus les poèmes
Tout à fait comme avant.
SUR LA PIERRE...
A Hubert Haddad, poète, éveilleur de plumes.
Sur la pierre du visage
Coule le sable du temps.
Devant la porte l'herbe pousse.
Les chevaux cabrés du futur
Finiront dans un goût de cendre.
Quand les nuages s'amoncellent,
Grandes préoccupations de toiles qui s'agitent,
Passent les ombres masquées du rêve.
Allonger sa voix sur l'estran
Quand la mer assez basse éloigne l'horizon,
Tant que dure le son vibré du violoncelle,
Egrener l'infini des lettres d'alphabets
Et, par la porte ouverte, viendra d'un trait de plume
Le signe de la mort.
RIDEAU DE SCENE. HAÏKU DE COUCOU
Un haïbun pour le "Coucou du haïku" chez
Marie-Alice : http://afdj.over-blog.com
Liliane : Http://reveries.over-blog.net
On ne savait si le rideau de scène s'était écroulé, où si les techniciens n'avaient pu monter le décor que partiellement, tous palans bloqués, mais déjà, nous étions embarqués...
Nef qui roule et tangue
le spectacle hisse la voile
matelot: James Thierrée.
LE VIDE EST PLEIN...
"Casse-tête" que de trouver un thème pour honorer le défi de Tricôtine. Heureusement, Etienne Klein m'a inspiré ce matin ces quelques lignes…
Le vide est plein
Mais plein de rien
Ou c'est l'inverse. Combien
De particules, (je ne comprends pas bien)
Faut-il pour faire le lien
Qui le monde maintien?
ANAGRAMMES 2
Pour ces irritants cafards qui, sous leur
carapace insolente, cachent une âme distinguée, voici un court exemple:
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE, VOILÀ LA QUESTION
Il est des formules dont on ne sait pourquoi elles vous hantent. La phrase qui ouvre le monologue de Hamlet est de celles-là. Quel secret nous force à revenir dans un théâtre, à la réentendre ? Quelle comique grimace sous le masque de la tragédie ?
OUI, ET LA POSER N’EST QUE VANITÉ ORALE.
Ce petit livre ( voir ANAGRAMMES) d'une édition soignée chez Flammarion, joliment illustrée, ne coûte que 10€. A (s')offrir!
ANAGRAMMES
Quand un brillant physicien et un jazzman se rencontrent, que font-ils donc?
Des anagrammes brillantissimes.
Et en lisant c'est comme si j'entendais la voix chaude d'Etienne Klein, qui est depuis la rentrée chroniqueur dans "les matins" de France Culture.
PETIT MORTIER NIPPON
A Marianne.
Dans mon petit mortier nippon j’ai broyé
Du soleil levant et du matin calme,
De l’occident, des rêves de palmes-
Et, un peu de noir aussi.
Dans mon petit mortier nippon j’ai broyé
Du sésame et de la coriandre
Même de l’ail, et du gingembre-
Et, un peu de noir aussi.
Dans mon petit mortier nippon j’ai broyé
Du bleu d’outremer, du rouge piment,
Du vert Véronèse, du jaune safran-
Et, un peu de noir aussi.
JULIEN MARCLAND
Un poète oulipien que j'ai découvert et beaucoup aimé : Julien Marcland, à écouter ici.
"L'EMPREINTE A CRUSOE" de PATRICK CHAMOISEAU
Je viens de refermer « L’empreinte à Crusoé » de Patrick Chamoiseau, éblouie par ce long poème flamboyant qui parle de l’homme. Qui se construit, se détruit, s’éveille à lui-même en cherchant l’Autre. La poésie est partout, et la réflexion philosophique éveillée et nourrie de multiples façons. Magnifique.