PEUT-ON?
Peut-on en aiguisant sa sensibilité
Trouver en soi l’éclat ?
Brisure nette, source de joie aux confins du bonheur.
Eclat serti à l’intérieur.
Peut-on, en affinant sa sensibilité
Trouver beautés en menues choses ?
Eclat et modeste attention.
Méditation ?
BALADE
La vase au soleil brille
Comme un miroir pulvérisé.
Derrière, la Gironde scintille
De mille reflets brisés.
SEPTEMBRE 2010 4
Un pré de cardères sèches :
Envol de chardonnerets,
Et des moineaux dans les fenouils.
J'AI VU CE MATIN
A deux jours d'intervalle, la brume. Le premier jour elle s'est levée rapidement. Le troisième elle persiste.
J'ai vu ce matin
Un poudroiement de brume
Monter dans la chaleur d'un rayon de soleil.
Un voile de moiteur brouille le paysage.
Les oiseaux sont discrets.
Les guêpes ont renoncé à leur festin de figues.
Dans mon âme la taie de la mélancolie
Comme reflet de la brume.
PLUS BELLE LETTRE...
Pendant que je suçotais mon crayon en séchant sur le Défi 38, proposé par Eglantine-Lilas :
« L’écriture est votre passion, et vous créez
une Officine d’Écrivain public.
Faites nous partager la plus belle lettre qu’on vous ait demandé d’écrire,
ou la plus amusante, ou la plus singulière… »
Quelqu’un glissa un pli sous ma porte. On m’y demandait, étant donné la notoriété que j’avais acquise dans l’utilisation de la souris, d’envoyer sur le net le texte qui suit :
Si toutes les grand’mères du monde
Voulaient bien se donner la main
Toutes danser avec entrain
La plus échevelée des rondes
Tout ce qui va tant de travers
Serait pris dans un tel tournis
Que de la terre serait banni,
Expulsé hors de l’univers.
Voilà, je clique
envoyer.
VOIX
Quand l’angoisse aride grignote,
Ronge, acide, fait sa pelote,
Alors aller chercher en soi
Le son qui va porter la voix.
Le son prend sa force du souffle
Depuis le sol qui lui insuffle
L’énergie, confiance en soi ;
Tenir et lâcher à la fois.
Il n’y a plus que la beauté
Du texte bien interprété ;
Rien d’autre qu’une plénitude
Comme un vol libre en altitude.
Par la présence à tout cela
Qu’est-ce qui s’est exprimé là ?
SEPTEMBRE 3
C'est le poème du Jeudi 16 Septembre.Eglantine a proposé le thème des fleurs:
Aujourd'hui je regarde les fleurs.
Elles perdent leurs pétales, pleurent,
Larmes légères emportées par le vent
Qui souffle, mélancoliquement.
TRANSMUTATION DANSANTE
Amis croqueurs, Olivier de Vaux m'a poussée dans le précipice vertigineux des transmutations. J'ai l'impression de piétiner ses plates-bandes, mais je ne peux m'empêcher de proposer celle-ci (proposer, mais peut-être pas disposer...
Passer de MAZURKA à SIRTAKI. (Tricôtine comprendra)
A Tit'Anik, qui n'ose:
SIRote tranquillement
chère ti'TAnik
Et rêve du kon tiKI
en MAchouillant ton crayon.
patience dans l'aZUR:
y'a KA transgresser....
RENCONTRE
De Saintonge, on prend le bac vers l’autre rive. Après les grues, si bien nommées, le paysage plat, indistinct, fait penser au rivage des Syrtes. On accoste, on débarque. On se perd un peu. Normal, ici des bouées sont à terre, et les phares sont-ils encore repaire ? Voici une Syrte qui m’accueille. Ce n’est pas une Syrte, c’est Tricôtine, comme une petite sœur. C’est tout simple, et tout chaleureux. Son cœur est dans sa main autant que dans ses mots. Ici les amers sont des tours. On haut, peut-être 20m au dessus du niveau de la mer, les sillages des vignobles, puis les courants de la Gironde, puis la houle des coteaux de l’autre rive. On rentre, riche de la rencontre. Un médaillon au cou comme sceau d’amitié.
RATTRAPAGE TRANSMUTATOIRE
Dans sa grande magnanimité, Olivier de Vaux, comme je n'arrivais pas à atteindre la cheville, m'a suggéré d'aller de la main au pied (comme si c'était plus facile. Je l'imagine, raide comme un bâton, atteignant d'abord la cuisse, puis péniblement le mollet). Bref, j'ai presque réussi. Presque, parce que atteindre le pied, facile! mais en 5 étapes, non, il m'en a fallu 6. Puisque c'est comme ça, je vais faire la remontée (attention aux lombaires):
Il chante comme un pied!
Il veut apprendre un lied
Devrait briser ce lien
Et ferait mieux de brâmer "le lion
Est mort ce soir", ce pauvre pion
Qui se pavane comme un paon.
Je me retiens pour ne pas lui mettre un pain
Du revers de la main.