UN ROSIER POUR MELUSINE
Il voulait offrir un rosier
A sa tendre amie Mélusine.
Comme son vélo tombait en ruine
Il le posa contre un cormier,
Et s’endormit près de la source
Dédiée à l’enchanteur Merlin :
Il rêva d’huile de ricin
Afin de reprendre sa course,
Juste en boire, c’était résolu.
Il pourrait faire comme une sorcière,
S’accrochant à nulle crinière :
Enfourcher un balai à cru.
…Je me demande si c’est un crime
D’avoir tenté de faire ces rimes.
NOVEMBRE DERNIERE?
Eclats de soufre
Sombres noirceurs :
Rideau !
Cumulonimbus
Déflecteurs de lumière ?
Trois soleils
UN DIMANCHE A LA ROCHELLE
Traverser sans frémir
Un flot discontinu
De marathoniens blêmes.
Se laisser enchanter
Par la pure folie, la folle poésie
D’un spectacle de clowns.
Baigner, lors du retour
Dans l’ambiance incroyable
D’un ciel si chaotique
Que trois soleils couchants,
Dans d’autres azimuts,
Faisaient perdre le nord.
Dernière nuée enfin,
Couleur de prune sombre
Avant de basculer pour de bon dans la nuit
ETRE OU NE PAS ETRE UN HAIKU
En réponse à un commentaire de Lenaïg sur les haïkus: Ce que je recherche, c’est fixer une émotion par une écriture brève, belle, qui libère l’imagination et si possible riche de sens. Et je pense être là dans l’esprit du haïku. Parfois la contrainte 5/7/5 me convient, sinon je m’en évade. Voici ce que j’ai écrit ce matin :
Gelé ce matin
Le chemin croustille :
Toast de lune.
Ou bien :
Gelé ce matin,
Tout blanc, le chemin croustille
Comme un toast de lune.
Je préfère le premier, qui m’est venu très facilement. Pour respecter la contrainte, j’ai jonglé pas mal avec les mots pour y arriver. Qu'en pensez-vous?
NOVEMBRE 2010 5
Sous la lune,
Chemin de nacre
Humide et froid.
NOVEMBRE 4
Feuilles rousses, or,
Vertes encore.
Tourbillons,
Souffles de démons.
Abats d’eau, grains, bourrasques,
Reflets brouillés dans les flaques.
Branches noires, troncs humides
Egouts putrides.
Marais gorgés
Brumes, nuées.
Quiétude, repli sur soi ;
Feu de bois.
VERTIGE
Champ profond de la nuit
Labouré par le vent
Pour un semis d'étoiles.
Chant profond de la nuit
Qui fait lever en moi
L'allégresse féconde
D’appartenir aussi,
D’appartenir quand même
A ce vertige extrême.
QUE DIRE A PRESENT?
Que dire à présent de la pluie ?
Novembre,
Assoiffé de bourrasques, a plumé le figuier
Mis à nu comme la mariée même.
Novembre,
Tranchant glacé préparant l’hiver glabre.
(Novembre
2009)
A TOUN 33
Hommage à un blog plein de photos superbes, dont celles qui m'ont inspiré ce texte , à voir sur
Eclatante argiope
Telle une Pénélope
Ecartelée au milieu de sa toile
Qui vibre, offerte au vent,
Attend son frêle amant
Dont le sort est celé sous les étoiles.