gironde
A MAREE BASSE...
A marée basse, la mer
Dévoile avec abandon
Ses dessous: grands os blancs inertes des troncs lessivés,
Et ses oiseaux.
Je concentre mon attention sur l'appel grelottant et flûté
de limicoles que je ne sais reconnaître.
Je finis par les voir: c'est tout un petit vol.
Formation serrée ou lâche, trop fantaisiste
pour être jamais reproduite par une géniale patrouille de France.
Une chorégraphie qui se crée dans l'instant, un ballet:
Troupe qui plonge et rebrousse chemin
En un clignotement d'ailes et de cris
Puis éclatement en figures abstraites
Et appels syncopés.
Des bécasseaux, je crois…
AVRIL 2013. 2
Œil de cratère émergeant de la brume
Un soleil voilé coulait sa lumière
Grise,
Sur la vase étalée comme une coulée de lave
Grise.
LE VENT...
Le vent prend son élan,
Il descend des coteaux
Et s'ouvre en éventail dans la baie
Chiffonnant l'eau
En ondes crêpelées excentriques.
ON MARCHE...
Poème pour le jeudi 6 Décembre,et le défi 91 de JILL BILL thème libre.
On marche courbé, sous les chênes verts
Ciselés par le vent
Qui coiffent la falaise comme
D'un bonnet bien ajusté.
Le sol est souple.
Atmosphère douce et sombre.
De partout monte le bruit du ressac.
FIN DE MAREE...
Fin de marée montante au pied des falaises, avec un peu de houle.
Chou chouou chouou chouou chouou
RRan chouou
Boum! Chou chouou chouou
Vloum Pschill
Vloum Pschill
RRan chouou…
Mieux: écoutez "La mer", de Debussy…
FACE A LA MER
Pâques sur l’estran à basse mer.
On y cherche les œufs de raies.
UN AUTRE REGARD DEPUIS LE BAC
Le môle est couvert d’huîtres
Comme d’un crépi brun.
On domine des mouettes rieuses
Dans leur beau plumage d’hiver.
Elles tournoient, au dessus
De l’écume, qui tournoie –
Les moteurs tournent au ralenti.
Deux goélands impavides
Regardent,
Posés sur un duc d’Albe.
AUTRE REGARD SUR LA GIRONDE
C’est un chemin côtier qui borde la falaise.
On y entend la mer.
Un dégradé de gris
Entrevus
Parmi les chênes verts aux longs bras distordus.
Absorbant peu à peu les rouleaux de brume floche
Le soleil a posé sur l’eau des taches d’or.
Et répondant au bleu léger du ciel
La Gironde a verdi, jaspée de jades clairs.
BORDS DE GIRONDE EN OCTOBRE
Ce n'est pas tout à fait l'air marin.
L’odeur d’iode est un peu plus fade.
Les pavots cornus dressent leurs cosses desséchées
Près de plantes rases, mandala végétal.
La criste marine charnue voisine avec la giroflée vert cendre.
Des fenouils délabrés fleuris de petits escargots blancs.
Bruit du vent dans les tamaris qu’il a sculptés
Et dans les roseaux raidis.
Un long clapot éclabousse les enrochements
De son écume grise.