JEUX PAPOUS: REMPLISSAGE
La phrase de début et celle de fin étaient imposées, écrites par deux auteurs différents. Il fallait écrire un texte qui puisse les relier.
Et hop, un deux trois, le lapin a disparu dans le chapeau, mais le plus fort c’est que le chapeau a disparu aussi et que les spectateurs ont perdu dans la foulée la totalité de leur mémoire…L’infirmier de garde à Ste Anne en cette nuit de Noël informe aussitôt le psychiatre en chef que la soirée de réveillon organisée par les malades a basculé, une fois de plus, dans le délire. Le docteur Freung le regarde, accablé. Puis, après mûres réflexions et plusieurs coupes de champagne: « Je ne vois qu’une solution, reprendre les choses à l’envers : La mémoire en totalité foulée par les spectateurs : elle reviendra, ils n’ont qu’à avaler 3 comprimés de médiator trois fois par jour. Disparition d’un chapeau sans effort ? Je vais leur prêter mon chapeau claque. » Il va le chercher dans un fond de placard. Le chapeau est étrangement lourd. Quelque chose a l’air coincé au fond. L’infirmier l’aide à le tirer dehors. Ça fait une trace sur la neige de la pelouse. Ils se penchent tous deux sur le chapeau. Ils ne voient rien, il faudrait une loupiote. « Clic », dit le docteur Freung. La lune s’éclaire. Ils se penchent à nouveau et ils la voient…paisible, confiante, elle ne se doutait de rien, pleine de la terrible innocence des vaches, dans ce petit matin glacial, un peu de buée montait simplement de ses flancs.
RÊ II
Le compositeur Arnaud Petit, était en résidence à Royan pour écrire une œuvre en honneur de l’école de musique qui fête ses 20 ans. Œuvre jouée pour la première fois, par des professeurs de l’école dirigée par Yann Le Calvé, le 23 Juin, inspirée entre autres par l'Egypte.
Un auditorium :
Une boîte, ouverte.
Un tertre, des gens assis dans l’herbe
Et sur des bancs.
Au loin des gosses jaillissent
Et disparaissent
Comme s’ils naissaient de la musique,
Elfes à roulettes.
Grands arbres verts
Où passent des oiseaux.
Le chef en noir monte les bras.
Des sons moirés, voiles chatoyants-
Comme l’écharpe de nuages.
Ou sons roulés coulés comme ces boules
De petits cumulus qui ne parviennent pas
A voiler le soleil.
Il aveugle de biais
Les auditeurs captifs
Ecoutant les musiciens jouer pour la première fois
L’œuvre créée pour eux.
DEFI 84 (MAIS EN 80 MOTS !)
Oh que je suis indisciplinée ! Je n’ai pas écrit un tour du monde en 80 mots, comme nous l'a suggéré "Détente en poésie", mais en 80 mots en mo(mau). Alors, ne lisez que les 80 premiers, et tant pis pour moi !
Momo le mohican, parti de Monaco
Sur son grand monocoque, nous fit ce monologue :
L’était allé, passé le môle monolithique,
Au pertuis de Maumusson où volent les maubèches.
Vers le sud il alla, jusqu’en Mauritanie
Où vit des mausolées aux maures modillons ;
Chanta aux monastères sans ôter son monocle ;
Roula en mobylette chaussé de mocassins
Et se fit molester aux Moluques, y passant.
Par temps maussade au ciel trop monochrome
Il rêva d’une Morgane couchée sur la moquette
En monokini mauve, plus moche que momie.
Quand le vent mollissait, assis comme un mollah
Moribond sous morphine, dans les bras de Morphée
Rêva de mosaïques mogholes et de mosquées.
Quel mobile, quel moteur, quelle motivation
Pour rejoindre Molène ? Y pêcher des mollusques !
Dans un carnet modeste au dos de molesquine,
Cessant de maugréer après la grive mauvis
Piquant la mortadelle, il dessina, comme un
Mauvais Monet, ne prenant pour modèles
Que molosses, monarques, ou mômes monotypes.
Quand il était morose il pensait à la mort.
Retrouvait le moral en buvant une moque
-Moka de monoprix. Il mangea un morceau
De morue aux Moluques, mordant de ses molaires
De modiques morilles (monoculture moldave).
Quand il écouta la monodie d’un motet
Dans un moelleux mohair parfumé de monoï,
Le mollet mordoré sous molleton de modal,
Il rêva de Moëze, son clocher en moellons.
Et maudit fort moderato ce tour du monde
Monomaniaque : quatre vingt mots pas un de plus…
(Vive les dictionnaires!)
JAILLI DE L'OCEAN...
Suzâme et son "Fragment de vie d'un oiseau" m'a donné l'idée de ce texte. Merci à elle.
Jailli de l’océan,
Phénix souverain
Pour un nouvel envol.
Quand tout sera détruit
Le monde renaîtra
Du pinceau de Magritte.
POEME POUR LE JEUDI 21 JUIN
"Détente en poésie" nous a proposé ce vaste thème: le monde...
J’ai vu le monde.
Dans l’enfant confiant, dans la pluie diffractée, dans la mer
Le monde s’est offert.
Dans le cri de l’oiseau, dans tout le ciel,
J’ai entendu le monde.
Dans le chèvrefeuille parfumé, le crottin, le purin,
Dans l’ortie vagabonde et haïe
J’ai su le monde.
Dans un jeune homme heureux
J’ai aimé le monde.
Et mon cœur s’est serré.
J'AI PASSE...
J’ai passé des fleuves côtiers
Aux rives emblavées,
De la Seudre au Blavet,
Vers le Nord. A l’Ouest
Rien que nouveau.
JUIN 2012 4
J'ai troussé
les jupons des lavandes.
Le parfum!
MEDITATION 9
Méditation.
Comme une calme, limpide
Exaltation.