DEFI 80: QUELQUE PART UN BLOG PAS COMME LES AUTRES...
Ce blog existe, chère Enriqueta, et je l'ai rencontré ici. Grâce à lui, j'ai écrit ce texte, bien obligée de jongler avec beaucoup d'éléments aléatoires.
"Imploration de la mouche ou le dernier haïku."
Lorsque je repris conscience, le spectacle commençait. La musique me parvenait comme un lointain écho. Je distinguais à travers l’étroite fenêtre, percée dans la muraille, trois acteurs dont un roi agenouillé, armé d’un poignard, menaçant un aède qui refusait de lui révéler les pas de la Danse sacrée de la Connaissance. Et de lui révéler le Chant. Celui du coquillage ouvert comme une blessure, celui de l’oiseau envolé dans les nues, et le contre-chant du grillon embarqué au creux des navires.
Ce chant aurait dû replacer la Lune dans le ciel, Lune que le roi avait dérobée pour l’accrocher à l’encolure de son cheval.
Le décor invitait à l’évasion. Je me souvins qu’en rentrant, hier, chez moi, j’étais passée devant une vitrine d’antiquaire. Une petite photo d’une lithographie de Daumier y était exposée. Je pensai que Nadar était peut-être en train de photographier les dernières fleurs d’automne avant la plongée dans la profondeur de la nuit hivernale.
Après la vitrine, une trouée dans une vieille maçonnerie de briques laissait entrevoir les ruines d’une fabrique d’instruments de musique japonais, qui avait brûlé récemment. Les pompiers étaient encore sur place, essayant de sauver le travail du compositeur Iro Miyoko, un opéra nommé « Imploration de la mouche ou le dernier haïku ».
Quel rapport pouvait-il y avoir entre le spectacle que je regardais frauduleusement en ce moment, et la destruction d’une œuvre d’art japonaise ? Hiroshima, le tsunami, la menace nucléaire? Je sentais là, intuitivement, un lien. Et j’étais sûre qu’il n’y aurait jamais de dernier haïku.
AVRIL 2012 3
Le monde est vert et gris : Avril fond sous la pluie.
Le jardin en exil au-delà du carreau
Si loin qu’il faut chausser les bottes ; hors de l’abri
S’élancer, à quoi bon ? On est si bien au chaud
Dans la pénombre quiète. Temps de l’introspection,
Retour sur soi, distance. Méditer. Il le faut,
Avec le crayon proche - parfois l’inspiration
Fleurit en vacuité. Sous la pluie entêtée
Le jardin éveillait jadis des émotions.
Pourrai-je encore écrire ? Il y a tant d’ondées
Qu’il bruine sur mon âme. Que la mélancolie
S’abreuve de la pluie ! Je suis tout étonnée
Quand brutal le soleil paraît : Une éclaircie !
Le monde est vert et brille: Avril est sous la pluie.
LA PLUIE
A toi, Suzanne, cette genèse de la pluie:
La Pluie. Implacable et placide.
Il pleut. Qu’est-ce qu’on y peut ?
Le ciel égoutte son plasma,
Noie les platiers.
La pluie tient son plenum replet.
On se replie dans son péplum pour pleurer
En plissant les paupières, pleurotes.
La pluie me plombe. Il va pourtant falloir plonger
Plutôt que se plaire au plumard,
Sous la Pluie placide, dans une flaque de Plata.
UNE EXPOSITION
Les notes vibrantes d’un hautbois
Montent jusqu’aux bois lourds de la charpente.
Lumière soyeuse d’un jour pluvieux
Recueillie par des vitraux contemporains
Pour adoucir la pierre blanche.
Une exposition de peinture
Et trois toiles majeures.
De mon amie Marie France Haluk.
Une exposition à l'hôpital des pèlerins de Pons, qui vient d'ouvrir après restauration.
POEME DU JEUDI
Je ressors un texte, pas vraiment dans le thème proposé par Enriqueta! Du recyclage...
Si d'un clic je pouvais être ailleurs
Et voir ainsi un clair de Terre
Aurais-je la vision d'un monde meilleur?
SOUS LA PLUIE
Ce n'est pas la première fois! Que dire de plus que ce que j'ai déjà écrit? J'exhume, et si vous voulez en savoir plus sur l'Archipel, embarquez-vous sur "Jardinages"
Amazone de l’archipel
J’arpente le lagon des pois
Armée de mon lance-limace.
Coiffée de paille battant semelle
Voici qu’une averse, la poisse,
Transforme la terre en bouillasse.
(L’archipel : nom donné à mon jardin)
FAIRE BRILLER
En réponse au texte de Suzâme:
Dans un monde éteint
Un seul regard peut
Comme d'une faille
Faire briller l'âme.
Bug
A vous qui me lisez, voici: j'ai peu de temps pour aller voir vos textes, peu pour en écrire moi même, et, en plus, je ne puis laisser de commentaires. D'autres choses aussi m'échappent. L'archipel m'appelle. Ne m'en veuillez pas....
SPIRALES
Spirales
Ça vrille, ca taraude ça fore.
Ça fore à la foraminifère.
Vibrations
Marteau piqueur, tremblement de terre,
Fièvre, fibrillations.
Pulsations
Salsa pulvérisée
Rotations...
AUTRE INSTANT