UN CALMAR
Un calmar, c'est comme un fuseau.
Torpille charnue avec ailettes
Qui s'agitent au gré des courants,
Voiles légers et frémissants.
Un calmar, comme un éléphant,
A une trompe, qui peut s'ouvrir,
Et s'épanouir sur sa tête,
On dirait qu'il porte perruque.
Les calmars ont de grands yeux tristes
Et des couleurs évanescentes,
Mais la nuit ils sont lumineux.
Dansez, sans fin dans l'océan,
Votre danse de Salomé,
Ô, calmars, petits ou géants.
EMIGRATION
A vous qui me faites la grâce de me lire, je vais utiliser un autre blog, qui sera le principal. Le nouvel OB ne me plait pas. J'avais, comme d'autres parmi vous, sauvegardé la plupart de mes textes chez Eklablog. C'est là que je vous demande de me lire, et mettre à présents vos commentaires. Je vais le mettre à jour petit à petit.
A cette adresse: nounedeb.eklablog.com
J'espère vous y retrouver...
JUILLET 2013 3
J'ai vu le soleil rouge
Posé sur l'horizon
Comme sur la paume de la Terre.
NUIT DE WALPURGIS
Pour "Le coucou du haïku" chez Marie-Alice et Liliane
Effets spéciaux tous azimuts pour nuit d'orage, des grondements et des seaux d'eau.
Nuit de Walpurgis
au grand opéra du ciel-
La terre est humide…
PHILIPPE FORCIOLI
tu bégaies un langage de la terre et du cœur
à la femme cachée dans le secret des nuits
à la puissante voix qui t'appelle et te brise
pauvre bœuf cloué à ta charrue de peines
et pauvre âne battu par la loi des nantis
chante
chante comme on pose une main fraîche
sur le front brûlant d'un enfant
il n'y est pas le paradis sur terre
certainement un certain regard
qui fait qu'un cauchemar révèle l'espérance
lucarne d'innocence
chante
chante simplement les épouvantes et les merveilles
d'enfance regardée
"Routes de feuilles" chez G. Berthezène, libraire-éditeur
CRIME DE SANG
Mille et Une propose des expressions, à nous de les utiliser au mieux. Je crois ne pas en avoir oublié, elles sont en italique.
D'accord, j'ai un caractère de cochon et je peux faire le coup de poing. Je peux même passer la brosse à reluire , pour rendre service à un pote, ou prendre mon bâton de pèlerin pour faire avaler toutes les couleuvres que l'on veut, et même un serpent de mer.
Mais commettre un crime de sang, jamais! Tu sais bien qu'il suffit d'une seule goutte de pluie pour que je la prenne dans l'œil, et alors, comment tirer sur le boss à travers le trou de la serrure? Par contre je peux essayer le poison. De la mort aux rats dans du coulis de fraise, ce serait jouable, non?
VILLAGE DE VACANCES
Les administrateurs des Impromptus littéraires cherchent un village de vacances. Je leur ai proposé un séjour dans le parc "Babar", par dessus le toit:
Juchée sur mon échelle, à couper la vigne vierge (qui a tant poussé après toutes ces pluies et ces chaleurs, qu'elle en a envahi le toit), je l'ai vue. Je l'ai vue, et c'est comme si tu y étais:
Il te suffira de te glisser dans un costume de singe. Tu reviens en vacances chez tes parents, après une année studieuse, dans le village de ton enfance. Tu retrouves avec joie la coquette maison perchée dans un arbre. Hélas, les Gogottes, menées par Polomoche, viennent d'enlever la princesse Isabelle (c'est moi) et la traîtent de singesse! Comme je pleure, elles menacent de me changer en caillou. Tu dois me retrouver. Pas de temps à perdre.
Tu vas vivre des aventures merveilleuses; tu n'auras peur de rien; puis tu seras près d'abandonner, mais la petite sirène que tu as épargnée t'aidera. Tu iras dans la grotte de Crustadèle. Tu finiras, hélas (hélas parce que tes aventures s'arrêteront là) par me retrouver, et me délivrer car, tu le sais, la musique amollit les cœurs, en particulier ceux des Gogottes.
Alors, n'hésite pas! Sois mon Zéphyr! Ta singesse t'attend.
Inscris-toi à cette adresse:
En haut de l'échelle
Quelque part au sud de la Seudre.
JUILLET 2013 3
Les liserons ont ouvert leurs corolles,
Dans les haies, au pied des maïs,
Comme autant de cors minuscules
Dont on n'entend pas la musique.
Mais je la vois vibrer dans le soleil.
A UN POETE
Dans la fraîcheur de la carrière*
Dédiée aux sculpteurs,
Un poète à offert ses mots,
Les a dansés, les a chantés,
Caressés, et jetés
Si tendrement, si fortement,
Que ne lirai plus les poèmes
Tout à fait comme avant.
ALLER SUR LA PLAGE
J'ai retrouvé ce texte, imprimé, écrit à l'ordinateur au temps ou internet n'était pas encore né. Il est de saison.
Aller sur la plage au lever du soleil, quand la lumière rasante allonge sur le sable l'ombre du moindre coquillage et donne du relief aux rides laissées par le jusant.
Saluer le ciel, et la mer impassible, s'asseoir et méditer.
Recevoir dans le dos la chaleur qui monte peu à peu, inscrivant sur la plage des disques lumineux filtrés par les feuillages.
Puis entrer dans l'eau calme; vivre les gestes de la nage comme autant de postures où espace, mer, corps sont reliés, sentiment de présence, et conscience que l'instant vécu là s'inscrit dans un moment d'éternité.