vibrations
POEME DU JEUDI : Le Peintre de "CHORUS"
A Brunô
Il a écouté la musique
Vu le déhanchement du musicien
Senti la vibration du saxophone
Vu les contrastes, ombres et lumière
Il a fait vibrer les couleurs:
Il nous fait entendre le blues.
PARFOIS JE SUIS...
A Paul Eluard
Parfois je suis habitée d'un poète
Qui parle si clair, et obscur
Que ses mots entrent dans ma chair
Ils me pénètrent en étincelles
Me nourrissent, saveurs nouvelles
De sentiments.
Au plus profond une émotion
Sans nom, sans vanité
Une charge en apesanteur.
Ne pas essayer de comprendre
Se laisser juste traverser
Flotter.
PARTICULE
Je suis ici et je suis là
Je suis ici et n'y suis pas
Juste particule de vie
Et singularité.
DEFI 95 Rab.
Voici le défi que nous proposait Lenaïg
Un texte-sandwich ! Deux citations extraites d'un roman pour imaginer une histoire entre les deux. J'ai tant aimé ces phrases que j'ai écrit un deuxième texte.
"[...] La nuit avait des yeux, le vent de longues oreilles et nul jamais ne se rassasiait d'autrui."
:"[...] - Tout dépend du vent, il y en a qui vous font tomber, et d'autres qui raffermissent vos attaches et vous fortifient."
La nuit avait des yeux, le vent de longues oreilles et nul jamais ne se rassasiait d'autrui. Étendu sur la plage, on écoutait les vagues croquer la mer et on faisait couler le sable sur sa peau, jusqu'à ce que la lune assoiffée de diamants ait gobé les étoiles. Alors on se levait. Dans un lent tournoiement on se laissait aller au frisson de la transe exaltée par les vents. La tête renversée et les bras grands ouverts, ne sachant plus alors si on allait voler ou s'écrouler, car tout dépend du vent, il y en a qui font tomber, et d'autres qui raffermissent vos attaches et vous fortifient.
La nuit avait des yeux
Le vent de longues oreilles
Et nul jamais ne se rassasiait d'autrui.
Le ciel aux longs cheveux
Buvait les étoiles vermeilles
Et nul jamais ne se rassasiait d'autrui.
Car tout dépend du vent.
La flûte de la mer qui joue de temps en temps
Les longues laminaires que la houle fait valser
Avec la ronde lente des grandes galaxies.
Et nul jamais ne se rassasiera d'autrui
Car tout dépend des vents:
Il y en aura toujours qui vous feront tomber
D'autres qui raffermiront vos attaches et vous fortifiront…
Que tu me pardonnes, Lenaïg, et à travers toi l'auteur: j'ai modifié un peu la fin...pour les besoins du poème...
GRIS
N’être ni noir
Ni blanc.
Mais tous les gris.
Nuances d’humeurs
Vibratos d’émotions
Gris de mélanges infinis.
Etre musique (illusionniste en
Blanches et noires).
Gris de brumes nordiques
Voiles qui dévoilent.
Se griser de gris.
N’être ni blanc
Ni noir.
karmāśuklākrsnam yoginah…
MUSEE CERNUSCHI
Dans le musée,
Sourires dévoilés
Par lumière diffusée
A travers le marbre.
Eclats sombres de jades et de bronzes.
Eclats de Chine ancienne
Comme sortis du Rêve*.
Dans le jardin,
Eclats d’enfants
Eclats de rire.
Eclats de feuillage
D’un opulent platane.
Eclats de soleil doux.
* « le rêve dans le pavillon rouge »roman classique chinois
AILLEURS, AU MUSEE D'ORSAY...
On aurait dit
Qu’un même rêve
Reliait Odilon Redon et Chagall.
UN AUTRE RENDEZ-VOUS
Je ne le savais pas.
J’avais rendez-vous.
Intime :
J’étais seule avec eux.
Gorge serrée.
C’était Cézanne.
C’étaient Gauguin, Van Gogh.
Et puis Cézanne.
(Au Musée d'Orsay.)
QUAND LA NUIT...
Suzâme encore une fois nous émerveille. Elle sème, nous récoltons.
Quand la nuit tombe
Nuages sombres
Grands arbres noirs
Mouvantes ombres
Un vertige mystérieux
C'est merveilleux.
UNE INITIATION A LA SCULPTURE
A Rochefort près de l'Hermione, sous la conduite du sculpteur Frédéric Nobili qui va construire un manège en bois.
Les coups sourds du maillet résonnent dans l’épaule
Et font vibrer le coude. L’estomac s’appuie, ferme,
Au bord de l’établi. Les copeaux volent.
La gouge est un scalpel laissant
Sa douce cicatrice.
On effeuille le bois.
Chaque copeau est un pétale.
Un pétale odorant de tilleul,
Parfum profond qui n’est pas de tisane.