NOËL AU BALCON
Proposé avec un grand optimisme par Tricôtine
Prenez cette part de dicton: "Noël au balcon", interprétez-la à votre manière, laissez libre cours à votre plume.
vous devrez intégrer "Noël au balcon" ainsi que trois autres parties de dicton de votre choix dans votre écrit.
toute forme de texte acceptée.
Je me suis amusée à jouer, comme le font les joyeux lurons des « Papous dans la tête », aux homophonies approximatives : à partir de Noël au balcon, j’ai trouvé quelques sentences qui sonnent à peu près de la même façon. Il y en a 5 dans le texte. Les retrouverez-vous ?
Noël au balcon, pari tenu. Cette année on l’y fêtera, même si l’on doit sortir le poêle à chardon, et préparer une bonne garbure avec os, moelle et tendons. Les garçons vont-ils se raser ou garder du poil au menton ? La maîtresse de maison ne pourra pas danser : elle au bal, non ! Mais si elle joue au ballon avec les petits, elle aura bien mérité une flûte de Moët et Chandon.
Tchin tchin.
LA CRECHE - NOËL
Sur le thème de la crèche, que nous propose Tricôtine.
Si tous les gars du monde
Pouvaient demain crécher
Bien au chaud sous la tente,
Dans un vieux mobilhome,
Une yourte, un tipi,
Dans un boutre- sous abri !
Et si toutes les femmes
Pouvaient trouver la paix
Bien au chaud sous la tente,
Dans un vieux mobilhome,
Une yourte, un tipi,
Dans un boutre- sous abri !
Si les enfants sur terre
Pouvaient toujours manger,
Bien au chaud sous la tente,
Dans un vieux mobilhome,
Une yourte, un tipi,
Dans un boutre- sous abri !
Alors peut-être, la Crèche, oui.
CRI
Ce grand cri muet de Munch -
Un sanglot dans la gorge -
Cronos bouffant l’humanité -
Saturne de Goya broyant,
Mâchant sans fin l’écervelé,
Fragile comme un test d’oursin qui
Malgré son dénuement ne cesse
De se cogner- question brûlante:
Qui sont les hommes ? Vertige affreux.
Hommes qui ne cessent de se détruire
Eux-mêmes – ne sachant y répondre ?
DECEMBRE 4
Essai de haïbun, en hommage à Moog, qui les fait si bien.
Je vais au bout du chemin, à petits pas pour ne pas glisser sur le sol mouillé, dans mes sabots comme des socques. L’air humide et frais pénètre mes narines. Le bruit des gouttes sur le parapluie me fait penser à une pluie de grains de riz ; je me vois japonaise.
Socques et parapluie
A petits pas dans les flaques :
Estampe japonaise.
MEDITATION 4
Feu
Sourire
Brûlure
Joie
Brasier
Quiétude
Fulgurance
Silence
Transe
Abandon
Tension
Paix.
FROID
Quand le froid glace le bout des doigts,
Robin picore avec le chat.
Faire un feu dans la cheminée.
Poids de l’instant – tout est mirage.
DECEMBRE 3
De petits bécasseaux variables
et un pêcheur imperturbable
piquaient, bêchait : cherchant des vers.
DECEMBRE 2
Quel plus ardent
Feu de broussaille
Ne part en fumée…
SI LA MER
Merci à Hauteclaire pour le beau thème qu'elle a choisi: j'ai pondu deux fois!
Premier oeuf:
Poème enfantin
Si la mer était ma mère
Elle aurait accouché
D'une algue pélagique
Aux reflets mordorés.
Si la mer était ma mère
Elle m'aurait fait chevaucher
Des hippocampes échevelés.
Si la mer était ma mère
Dans l'écume je me roulerais.
Deuxième oeuf:
Le balancement des étoiles
M'emporte sur le fil du vent
Je flotte la mer est une toile
Qui frissonne au souffle du temps.
VRAI / FAUX
Merci à tous ceux qui ont joué, et je me réjouis que tous aient perdu!
1 J’ai rencontré le capitaine Haddock
Il était à court de whisky, nous en avions un peu à bord.
Il est venu avec sa pipe et il s’est assis à tribord.
Foin d’aventures avec Tintin, la Castafiore.
Il nous raconta ses sorties : partir plein nord-
Et quand il n’avait plus de vivres, retour au port.
1 Vrai. Surprise d’une escale, un soir, dans un petit port, quand les pêcheurs offraient encore une place à leurs flancs. Nous nous trouvâmes à couple – c’est l’expression – d’un autre modeste petit voilier dont l’unique occupant était…Le capitaine Haddock. Le vrai, le célèbre. Je ne lui ai jamais connu d’autre nom, mais il en avait un, bien sûr, ce commandant au long cours en retraite, personnage mythique des Glénan, un taiseux solitaire et bougon, misanthrope. Mon mari l’avait connu, tous deux s’étaient appréciés. Il fut bavard. A la lumière vacillante de notre petite lampe tempête, cet homme âgé nous raconta effectivement que quand il n’allait pas bien, il partait plein ouest (le nord, c’était pour les besoins de la rime) jusqu’à ce qu’il ait retrouvé la sérénité. Alors il revenait. Nous apprîmes avec tristesse sa mort peu de temps après cette rencontre marquante.
2 J’ai navigué avec Eric Tabarly
Sur son grand ketch noir nous entrâmes,
La nuit commençait à tomber,
Dans le Belon, pour y mouiller.
2 Faux. Nous naviguions sur « Iroise », ketch bleu marine, un des plus gros bateaux des Glénan. Direction Port-Manech pour y passer la nuit, à l’échouage le long du môle. Tabarly, sur son grand ketch noir, nous avait précédés de quelques minutes, mais lui était entré dans la rivière Belon pour y mouiller. A la nuit tombante, on pouvait à la rigueur confondre les deux bateaux, aussi lorsque nous nous amarrâmes, un attroupement de badauds attendait de voir jaillir des profondeurs, pour l’applaudir, un Tabarly qui n’apparût pas.