atelier d' ecriture
RECETTE
Pour le défi fou d’Anne le Sonneur, j’ai trouvé une folle recette que vous pouvez lire en cliquant à gauche sur « page ».
J’y ai choisi 10 mots au hasard, ils sont soulignés, et j’ai réécrit la recette :
Entre jatte et terrine, il faut choisir, pour y verser le lait. Allumer le four à feu doux sans que l’œuf devienne poussin. Peser de la farine, parsemer de levain, laisser reposer avant cuire.
A partir de là, j’ai fait vaguement exactement ce qu’ Anne a demandé. Je l'essaierai à Pâques ou à la Trinité :
Entre celui pourvu d’un beau cul et celui où niche le pâté, il faut faire comme Pâris, pour le bonheur d’Homère et le malheur des grecs ; verser le doux liquide blanc sorti de la mamelle. Eveiller lors la flamme promptement – gare au poulet ! Evaluer la farine, semer par-ci par-là un peu de matière féconde oubliée dans un coin. Farniente tant que la chaleur s’élève à canicule requise.
Croqueurs, à vos fouets !
MET DE CHOIX
Un met de choix pour Anne Le Sonneur.
Le riz, comme le thé, me plait.
Est-ce un fumet ancien d’une vie antérieure ?
Le riz, sans autre apprêt, se suffit à lui-même
Qu’il soit simple, ou bien thaï, ou encore basmati
Mais surtout pas « précuit », car l’art est de le cuire.
Le reste est accessoires, fioritures baroques,
Saveurs fleuries d’épices que le riz seul exalte.
Manger tranquillement. Il voulait dire repas
En Chine ancienne : « As-tu bien pris ton riz du soir ? »
Dit-on toujours ainsi dans la Chine nouvelle ?
HAÏKU, POUR FINIR BREF
Puisqu'il faut bien finir, personne ne l'a demandé, mais je tente un haïku:
Loin des roches importunes
Marins, par nuit sans lune,
Que suivre: Astres ou Bêtes?
AMIRAL ME VOILA
- L'Amiral: "Matelot Nounedeb, un rondeau, rondement troussé!"
- Le matelot Noudebeb: "Amiral, me voilà!"
Sous l’écran noir des nuits sans lune
Les vieux marins finistériens
Savaient labourer leur jardin
Nommant les étoiles une à une.
Ils pouvaient voir tôt le matin
Sirius ou Vega, à la brune,
Sous l’écran noir des nuits sans lune.
Il fallut baptiser enfin
Ces rochers qui brisaient la fune :
Vache, Chat, Bœufs ou bien les Poulains
Nuit et jour montrent le chemin,
Sous l’écran noir des nuits sans lune.
La Voleuse n’est plus importune.
NUITS DE LENAÏG
Pour « Les nuits de Lenaïg » :
Quand la Petite musique de nuit s’arrêta, la Reine de la nuit chanta l’Hymne à la nuit. Dans la Notte italienne, Gaspard de la nuit, évadé de Nuit et brouillard, lui répondit sur son violon. Le firmament vit alors la Nuit transfigurée. Elle était silence et bruissements.
(Avec l’aimable apparition, dans l’ordre, de Mozart, Rameau, Vivaldi, Ravel, Jean Ferrat, Arnold Schoenberg)
VERSION SONNET
Ignatius, dans un commentaire
D'écrire un sonnet me suggère.
J'aime relever les défis.
Le voici:
Sous l’écran noir des nuits sans lune
Les vieux marins finistériens
Savaient labourer leur « jardin »,
Nommant les étoiles une à une.
Au crépon noir des flots nocturnes
Vache, Perdrix, Moutons ou Chiens,
Cochon, Chat, Lièvre, il fallait bien
Nommer les roches importunes
Pour éviter d’y trépasser.
Ainsi de Brest à Bénodet
On navigue dans une basse-cour.
Si la Voleuse est bien nommée,
C'est que les bretons certains jours
Chapardent aussi. Trop de bolées?…
LA NUIT PORTE CONSEIL
"La nuit porte conseil". Mais oui, Lenaïg, que l'on dorme à poings fermés ou la bouche ouverte.
Sur l’écran noir des nuits sans lune,
Le crépon noir des flots nocturnes,
Il apparaît que les marins
Finistériens
Etaient avant tout des terriens.
Si Betelgeuse, Procyon, Rigel leur donnaient le cap de Cancale,
Sirius, Vega, Aldébaran, balisaient leurs virées bancales.
Or ils nous promènent, chez eux,
De « Lièvre » en « Chat », de « Vache » en « Bœufs »,
Et de « Perdrix » jusqu’aux « Moutons »
Sans oublier, bien sûr, le « Cochon ».
Tous ces noms d’animaux de ferme
Balisent ce que les marins nomment
« Jardin potager » de Lorient jusqu’ à Morlaix.
Il y a même une « Voleuse » - les bretons ne sont pas parfaits…
CHOISIR
Je fais le choix de la facilité.
Casse-tête. Valse
Hésitation.
Oser trancher.
Irrésolution
.
Sélectionner.
Impossible
Retour.
AU CLAIR...
"Je ne cherche pas la transparence, mais, tu vois, je m'accommode mal de tant de brouillard. C'est pour ça que je ne suis pas au clair avec moi-même. Tu fais comment toi pour résister?"
On meurt pour un dessin
On meurt pour un regard
On meurt pour un écrit
On meurt pour une idée
- Et surtout de mort lente.
Je hais la tolérance, on ne sait plus dire non
Mais je hais encore plus tolérance zéro
- Je ne veux rien haïr.
Quel plaisir dans les mots quand l’horreur me submerge ?
Je ne veux rien haïr - ô je peux espérer
Malgré mes peurs et ma frilosité.
Tant de cœurs grands ouverts
D’anonymes inspirés
D’artistes illuminés.
Surtout tant de musiques tissant leurs mélodies
Au-delà des prisons
Comme une pulsation, courant de liberté
Qui irrigue le monde.
PROMETTRE
Je ne te promets qu’une chose, Tricôtine : un acrostiche
Promettre est chose difficile,
Remettre est une tentation,
Omettre est dissimulation.
Mesurer ce que l’on promet,
Essayer lors de s’y tenir
Sans faillir, sans faiblesse d’âme.
Silencieusement persister,
Epreuve qu’il faut assumer.