humeurs
SUIS L'IMAGE
Suis l'image de mon jardin: sauvageonne-
Profusion d'orties et de ronces.
Vaudrait mieux ne plus voir personne .
L'ANGOISSE réminiscence
L’angoisse est un muscle farceur
Qui joue à me pétrir le cœur,
Mais de façon aléatoire.
Elle joue avec mon désespoir.
VIOLENCES...
Violences, déferlements.
Turbidité putride
Lambeaux sanguinolents
N’avons-nous d’autres choix
Que l’horreur sanctifiée-
Un ex-voto morbide?
Ou l’horreur ignorée-
Pudibonderie sordide.
J'AI TOUJOURS réminiscence
J’ai toujours côtoyé le rien
C’est mon ombre familière
Mon refuge ma tanière
J’y bascule au moindre pépin.
Ecrire c’est comme une transe
Qui relie les neurones aux doigts
Alors noter ce que je pense
Cela me satisfait parfois.
Racler ce qui au fond résiste
Et se rompt en demi-sommeil.
Alors tout d’un coup j’existe-
Il faut noter ce qui m’éveille.
LE SILENCE SERRE réminiscence
Le silence serré comme un poing
A mûri, âcre comme un coing
Sur le plateau de l’amertume.
S’y retrouver, sans le briser,
Parmi des mots désorientés.
Alors oser prendre la plume.
LA VIE ROMPT réminiscence
La vie rompt du fil de l'étrave
Le bloc inerte de l'instant.
Mais les remous dans son sillage
Lèvent un passé désespérant.
Intranquillité, quelle épave
Emporte le lit du courant?
NUAGE NOIR
Un nuage noir et sec
Nuage de touffeur
Quand le jus des peuples est tiré
Plus rien à croire
Chairs torturées
A vendre ou à jeter
Se croient-ils des lotus
Tous ces puissants pourris
Nourris de chair humaine ?
Tous ces croyants si sûrs
-Possesseurs du bon dieu ?
IMAGE
Je ne sais qui je suis.
Or apparaît,
A travers mes écrits,
Une image. Je m’y reconnais.
J’écris des mots souvent légers.
Parfois leur sens m’échappe,
Je suis dans un frisson,
Une intuition.
Nécessité d’écrire.
Vous voyez parfois dans ces mots
Un sens que je ne savais pas.
Je ne sais qui je suis.
Ma vie est un gribouillis.
SOLITUDE
Solitude, faveur mais
Trou noir d’où rien n’affleure.
Pas d’autre issue
Douleur tue dans chute éperdue
Doute assassin venu
De son pas de velours
-Virulence augmentée sous masque de printemps
Ne me convient que solitude
Malgré le vide flanqué du manque
Frontière invisible
Où sans cesse se fracasser
Jusqu’à comprendre enfin
Que le trou noir est refuge
Et la solitude faveur.