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ANACRACHIN
Entrer en anabase ou presser le citron
Pour activer l’anabolisme –
Peut-être vaut-il mieux se faire anachorète,
Rompre le fil, anacoluthe.
La vie ne tient jamais qu’à ses anacrotismes
Que seul un souffle anabatique
Peut apaiser. Survient alors l’analepsie.
Croquer le fruit de l’anamirte,
Fait-ce voir l’anarchie comme une anamorphose ?
Que l’anatomie du poème,
D’anapestes douteux en mauvais anaclases
Provoque l’anathème ! Il pleut.
Anadipsie. Il faut reprendre à l’anacrouse.
TRANSE
Danser la transe
Pour être transcendance.
Sous la pluie, transvaser
Ne plus chanter pour transmuer.
L’inaction devient transaction
Se reconstruire, transformation.
Entrer dans la transe
Pour être plus lucide, ou translucide ?
Moins versatile, plus transversale ?
Et en sortir transie
La transe à fleur de peau.
Se transposer
Pour devenir soi-même.
Transsubstantiation.
DOUBLE QUI...réminiscence
Double qui se dédouble d’un crissement douloureux,
Miroir de soi ou zone d’ombre –
Jamais seule.
Face noire, masse manquante,
Où est la faille ? Pour quelle tombe ?
Rêve solaire contre du vent.
HYPOCONDRIE
Où vas-tu, mon hypocondrie,
Sur les rotules ou l’os iliaque ?
Aux fantasmes monomaniaques
Cèderont mes mitochondries.
OMBRE 2
Veut du beau,
Veut du chaud,
Veut de l’eau,
On veut ce que l’on n’a pas.
Voudrais être
Ce que ne suis pas.
Plaisanter pour ne pas sombrer.
Crâner.
Ombre inquiétante qui colle à mes pas.
Sombres pensées
Plombent la liberté.
Ligatures.
Un éclat de verre coloré
D’un kaléidoscope brisé ?
Être et ne pas être.
Être et disparaître.
Pour naître encore à la félicité.
OMBRE 1
Elle s’agite autour de moi
Ou ne bouge.
Me colle aux pieds –
Je frémis et elle s’agite.
Ogre, épouvantail, elle danse,
Elle m’étourdit. Elle est moi :
Elle est là et virtuelle.
Me dit l’heure et la saison.
COMPTINE QUI FAIT MAL
thème " Oeil ou yeux " Une comptine pour Tricôtine
Ouille ouille ouille
Aïe aïe aïe
Œil œil œil
Yeux yeux yeux
Il n’y a que mal qui m’aille
Quand je me mets le doigt dans l’œil.
PANNE...
Vous êtes plongé(e)
dans l'obscurité la plus complète
A vos plumes, A vos néons
Ayez bon pied, bon oeil...
Ecrivez.... à tâtons ...
Signé: Tricôtine
C’est le noir absolu, l’angoisse, la panne sèche.
Fuir la page blanche
Tâtonner
Lever les mots à grandes enjambées.
Comme il fait noir, mon cœur.
Noir sidéral.
Peut-être suis-je entrée dans un cercle magique
Et qu’il est noir, le désespoir.
Prendre sa plume, encre de Chine
Pour une calligraphie maléfique,
Ou noir d’ivoire, noir de ténèbres
Epais et vif comme un Soulages.
Noir de charbon, au fond du puits
Âcre, amer, noir de fumée
Qui fait aller vers la lumière
Pour ne pas pénétrer dans le cercle magique
D’un soleil noir.
Or, de velours. Complicité dans les ténèbres,
Le toucher qui devient subtil,
Le cœur qui bat pour une danse avec les loups.
Amitiés mortes ou liens noués
Le monde est noir :
Il faut bien pénétrer le cercle de lumière.
AZUL
Une aigue sous-marine
Et un rubis sur l’ongle
Pour l’apis melliflue
Qui lazule ici bas.