balades
DU SABLE
Au platin calcaire vérolé de multiples trous,
Balafré de profondes entailles rectilignes,
Succède la nacre blanche des coquilles d’huîtres
Qui peu à peu s’effrite : du sable.
BALADE D'AOUT
Blancs crus et ombres.
Lignes droites, obliques, angles nets.
Parfois la ligne ondule : une génoise.
De tous petits jardins lâches et fleuris
Qui débordent malicieusement
Sur les blancs crus et sur les ombres.
DANS LA RUE
L’homme à l’orgue de Barbarie
Surveille les passants,
Œil de la rue.
L’homme à l’orgue de Barbarie
Est parti à ma vue
D’un grand rire fracassant.
AVRIL 2011 5
Les muscaris hissent leur toupet
A tout prix au dessus des herbes
-Se prennent pour têtes couronnées ?
Sceptre d’or droit tenu
L’iris
Monarque au marais.
Neige mousseuse,
Flocons de chaleur
Ou pleurs de peupliers ?
DERNIER MARS
Les feuilles d’iris d’eau
Dardent leurs épées
Fières; molles.
Vol maladroit d’une coccinelle.
Qui manie
La télécommande ?
MARS 2011 3
D'une seule petite promenade autour de chez moi.
Quelle peur, quelle angoisse étreint la nature
Pour que tout s’emballe au sortir de l’hiver –
Vivre encore, et conjurer la mort ?
Premières fleurs, vieux bois noir :
Tombe fleurie pour saison morte.
Marais.
Sur fond vert, les prunelliers pavoisent au ras du sol.
Floraison blanc modeste sous ciel immense.
Fleurs d’arbres.
Vertes et si discrètes.
Pour paraître bourgeons ?
L’une claquant du bec
L’autre battant des ailes : sur le nid
Accouplement de cigognes.
Etonné, le chevreuil.
M’a longuement dévisagée
Et fuit en aboyant.
PLATANES...SUITE
Je suis paresseuse autant que spontanée, envoie mes textes sans les travailler et souvent sans réfléchir. Ignatius me donne envie de danser autour du sujet:
Ils brandissent leurs poignes,
Et font un doigt d’honneur.
Eux aussi s’indignent ?
Poignes brandies
Muscles bandés
Une pousse pour durer.
Poignes brandies
Pousse levé :
Ca va marcher!
JANVIER 2011 5
Les platanes taillés
Brandissent leurs poignes
Avec un doigt d'honneur.
RUE. LISTE
Rue des Rochers. 24 Décembre 2010
« Affichage interdit » puis des tags effacés,
Des palmiers étiolés, un passage privé,
Un mur de pierre cache un camion,
Et deux 4x4 en évidence.
Puis un cyprès droit comme un cierge,
Un grillage propre et blanc
On dirait qu’il entoure un camp.
En face un jardin fou le nargue.
Devant un mur taché de rouille
Le cadavre d’une rose trémière.
Des maisons, des cours imbriquées
De bric de broc
Et un joli panneau « à louer ».
Deux courts palmiers touffus
A eux seuls ils font un buisson.
Un quereux, puis un panneau « stop »
Tordu, dans des frondaisons.
En Saintonge, un quereux est un espace commun aux maisons qui
l'entourent, avec le puits qui les dessert.
DECEMBRE 1
Un cheval noir au bord de l’eau
Une troupe de bernaches s’envole
De petits paquets d’algues colorées
Parmi des méduses échouées.