atelier d' ecriture
JEUX PAPOUS: REMPLISSAGE
La phrase de début et celle de fin étaient imposées, écrites par deux auteurs différents. Il fallait écrire un texte qui puisse les relier.
Et hop, un deux trois, le lapin a disparu dans le chapeau, mais le plus fort c’est que le chapeau a disparu aussi et que les spectateurs ont perdu dans la foulée la totalité de leur mémoire…L’infirmier de garde à Ste Anne en cette nuit de Noël informe aussitôt le psychiatre en chef que la soirée de réveillon organisée par les malades a basculé, une fois de plus, dans le délire. Le docteur Freung le regarde, accablé. Puis, après mûres réflexions et plusieurs coupes de champagne: « Je ne vois qu’une solution, reprendre les choses à l’envers : La mémoire en totalité foulée par les spectateurs : elle reviendra, ils n’ont qu’à avaler 3 comprimés de médiator trois fois par jour. Disparition d’un chapeau sans effort ? Je vais leur prêter mon chapeau claque. » Il va le chercher dans un fond de placard. Le chapeau est étrangement lourd. Quelque chose a l’air coincé au fond. L’infirmier l’aide à le tirer dehors. Ça fait une trace sur la neige de la pelouse. Ils se penchent tous deux sur le chapeau. Ils ne voient rien, il faudrait une loupiote. « Clic », dit le docteur Freung. La lune s’éclaire. Ils se penchent à nouveau et ils la voient…paisible, confiante, elle ne se doutait de rien, pleine de la terrible innocence des vaches, dans ce petit matin glacial, un peu de buée montait simplement de ses flancs.
DEFI 84 (MAIS EN 80 MOTS !)
Oh que je suis indisciplinée ! Je n’ai pas écrit un tour du monde en 80 mots, comme nous l'a suggéré "Détente en poésie", mais en 80 mots en mo(mau). Alors, ne lisez que les 80 premiers, et tant pis pour moi !
Momo le mohican, parti de Monaco
Sur son grand monocoque, nous fit ce monologue :
L’était allé, passé le môle monolithique,
Au pertuis de Maumusson où volent les maubèches.
Vers le sud il alla, jusqu’en Mauritanie
Où vit des mausolées aux maures modillons ;
Chanta aux monastères sans ôter son monocle ;
Roula en mobylette chaussé de mocassins
Et se fit molester aux Moluques, y passant.
Par temps maussade au ciel trop monochrome
Il rêva d’une Morgane couchée sur la moquette
En monokini mauve, plus moche que momie.
Quand le vent mollissait, assis comme un mollah
Moribond sous morphine, dans les bras de Morphée
Rêva de mosaïques mogholes et de mosquées.
Quel mobile, quel moteur, quelle motivation
Pour rejoindre Molène ? Y pêcher des mollusques !
Dans un carnet modeste au dos de molesquine,
Cessant de maugréer après la grive mauvis
Piquant la mortadelle, il dessina, comme un
Mauvais Monet, ne prenant pour modèles
Que molosses, monarques, ou mômes monotypes.
Quand il était morose il pensait à la mort.
Retrouvait le moral en buvant une moque
-Moka de monoprix. Il mangea un morceau
De morue aux Moluques, mordant de ses molaires
De modiques morilles (monoculture moldave).
Quand il écouta la monodie d’un motet
Dans un moelleux mohair parfumé de monoï,
Le mollet mordoré sous molleton de modal,
Il rêva de Moëze, son clocher en moellons.
Et maudit fort moderato ce tour du monde
Monomaniaque : quatre vingt mots pas un de plus…
(Vive les dictionnaires!)
POEME POUR LE JEUDI 21 JUIN
"Détente en poésie" nous a proposé ce vaste thème: le monde...
J’ai vu le monde.
Dans l’enfant confiant, dans la pluie diffractée, dans la mer
Le monde s’est offert.
Dans le cri de l’oiseau, dans tout le ciel,
J’ai entendu le monde.
Dans le chèvrefeuille parfumé, le crottin, le purin,
Dans l’ortie vagabonde et haïe
J’ai su le monde.
Dans un jeune homme heureux
J’ai aimé le monde.
Et mon cœur s’est serré.
AUTRES POISSONS
Les poissons pélagiques
Dansent un ballet tragique
Et sont pris aux filets.
Les poissons des abysses
Dans le noir et le froid s’épanouissent.
Les poissons dits volants ne volent pas si bien
Que ne le font dans l’eau les raies et les pingouins.
Il y a des poissons qui marchent,
Et d’autres fleurissent : méduses…
Que fait donc l’hippocampe
Campé
Droit sur sa queue roulée ?
Le poisson, animal vertébré
Qui naît et vit dans l’eau.
Il est muet, dit-on, pourtant le maigre grogne.
Le poisson d’Avril est maquereau,
La sirène mi-chair, mi-poisson ?
Faut-il si l’on a soif
Boire la mer et les poissons avec ?
En sont-ils, ces poissons d’argent
Que je trouvais, enfant, dans des livres jaunis ?
Et que fait l’hippocampe
Campé
Droit sur sa queue roulée ?
NOMS DE POISSONS
Jill Bill nous a demandé pour ce défi la recette de la bouillabaisse. Voici la recette moulbeloirienne:
Pendant qu'un maquereau, au bar, surveille le banc des demoiselles, une dorade royale fraie avec l’empereur. Le chirurgien rase gratis les barbues. Un capitaine plat comme une limande converse avec un perroquet. La sardine monte sa tente pendant que le requin-marteau enfonce un goujon dans la perche. Une vieille toute maigre se fait la raie au milieu. Une donzelle se plie en quatre devant un ange qui se prend pour Saint Pierre. Pendant qu’un prêtre torpille un poisson-scie, un pélerin joue de la guitare.
MARIES DE CHAGALL
Un atelier d'écriture. Un tableau, j'ai choisi celui-ci:
plus quelques mots de hasard, à utiliser.
A pied dans les volutes d’un bassin
Vert mousse
L’épouse sans un cri
S’élève, son mari sur le dos.
Elle est borgne et sourit
Sur le chemin mouillé.
Un pan jaune. Parfumé.
Veste rouge bras levé
Pour accueillir
L’ange
Qui verse l’ambroisie
Dans la flûte du bonheur
Au-delà du pont.
Affranchies,
Les ombres en fuite du passé.
CHARMANT PETIT GARCON...
A l'abordage ! le défi n°81 de Jeanne Fadosi
illustration extraite d'un numéro du journal "La mode illustrée" de 1870
ROBE POUR PETIT GARCON DE DEUX A TROIS ANS
(Explication sur la planche de patrons)
Vous donnerez à votre texte (pas trop long) la forme que vous souhaitez (prose, vers, calligramme,etc.),à partir de ce que vous inspire cette image.
Charmant petit garçon qui joue
Bien au chaud dans sa robe
Bien à l’aise dans sa robe!
Savez-vous comme on y est bien
Sans rien dessous ?
Juste une robe
De chambre, d’été, robe à paniers
Pour aller faire son marché.
Robe de bure, robe des champs.
Ample, elle dissimule les formes
Ou l’explosif…
Moulante et sensuelle on ne peut rien cacher
On est à nu tout habillé.
Charmant petit garçon
Nos hommes
Connaîtront-ils un jour
La liberté d’oser la robe ?
C’est juste une question de mode.
DISTIQUE POUR LE JEUDI 03 MAI
Enriqueta propose le thème de la rumeur. Je pense à l'air du Barbier de Séville. J'ai fait plus court:
D'un rhume l'on ne meurt,
Mais d'une rumeur...
SILENCE ET BEAUTE
Pour rebondir sur la Textoésie de Suzâme.
Le silence convient
Devant tant de beauté.
Besoin de partager,
Quel meilleur lien?