ANAGRAMMES 2
Pour ces irritants cafards qui, sous leur
carapace insolente, cachent une âme distinguée, voici un court exemple:
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE, VOILÀ LA QUESTION
Il est des formules dont on ne sait pourquoi elles vous hantent. La phrase qui ouvre le monologue de Hamlet est de celles-là. Quel secret nous force à revenir dans un théâtre, à la réentendre ? Quelle comique grimace sous le masque de la tragédie ?
OUI, ET LA POSER N’EST QUE VANITÉ ORALE.
Ce petit livre ( voir ANAGRAMMES) d'une édition soignée chez Flammarion, joliment illustrée, ne coûte que 10€. A (s')offrir!
ANAGRAMMES
Quand un brillant physicien et un jazzman se rencontrent, que font-ils donc?
Des anagrammes brillantissimes.
Et en lisant c'est comme si j'entendais la voix chaude d'Etienne Klein, qui est depuis la rentrée chroniqueur dans "les matins" de France Culture.
POEME DU JEUDI. BIS. SONORE, DONC
Gloups! Cogitant ardemment sur le défi de lundi, j'ai raté la consigne pour ce jeudi. Je m'y suis mise dare dare, et j'espère que Voilier ne m'en voudra pas pour ce retard!
Sonore
Matamore
Hellébore
Cris Coqs
Claques Clics
Démesure
Décor
Trésor
Toréador
Gongs Grêle
Griffes Gel
Éclaboussures
Eclore
Colore
Encore
Silences Soupirs
Souffles Sourires
Que des murmures.
PIERRE REVERDY
Un poème de Pierre Reverdy dans Cale sèche.
RUINE DE LA CHAIR
Prends ta besace
Voile ta face
Et pars
La route blanchit
Sous la nuit
Il est tard
Va-t-en
que le temps
passe
Oublie que tu vécus un jour
Meurs à ce temps
Et recommence
A marcher vers
le point final de l’univers
qui se dérobe
Change ta robe
Garde ta peau
Ainsi le vrai se cache sous le faux
Pas difficile
pleur inutile
Ton cœur recule
Mais bien plus fort
et minuscule
La vie te pousse vers la mort
Tour gigantesque
humain grotesque
par un seul soupir dégrafé
Tous les remords sont effacés
Rouet de l’heure
Qui file et pleure
trop longuement
Arrête et cesse ton mouvement
Le désir avide
tourne dans le vide
vers un autre but
sous le vent perdu
SEPTEMBRE 2012 1
NUAGES
Vent du nord.
Le ciel est en ébullition :
De petits nuages blancs échevelés
Se défont et se font sans cesse.
Ils courent, sur un pavage élevé et disjoint qui part vers un autre azimut.
Ou peut-être, non.
Et là, un asocial, un errant, un gros coton duveteux,
Peace and love à rebrousse-poil
Qui va s’épuisant,
Comme une trace humide peu à peu s’assèche
Aux rayons du soleil.
Soudain, ailleurs, un nuage s’envole, il plane
De ses deux ailes aux longues rémiges
Et meurt, percé par la flèche de haut vol
D’une trace supersonique.
RENTREE...
La rentrée vous intéresse. Parce que vous êtes parents, grands parents, enseignants, enseignants en retraite, étudiant. Rien de tout cela, mais justement! Un seul site, pour découvrir un vrai talent:
BERNARD MAZO
Ce poème trouvé sur le site du printemps des poètes
http://www.printempsdespoetes.com/
Dans « passeurs de poèmes » :
Les rêves déchirés
Ceux qu’on exile aux confins
Qu’a-t-on fait de leur vie
Qu’a-t-on fait de leur mémoire
Qu’a-t-on fait de cet espoir
Qui brûlait dans le trajet de leurs veines ?
Quel désespoir quelle inguérissable blessure
Les hommes ont-ils inscrits dans leur chair
Pour qu’ils se taisent ainsi
Et que se taise en eux aussi obstinément
L’écho sans fin de leur rêves déchirés ?
Bernard Mazo
IVAN ROBIN
Je voudrais vous parler d’un étonnant poète. Ivan Robin, « écrivanalyste ». Qui s’est fixé d’ébouriffantes contraintes pour écrire des « quintes » : 5 lignes de 5 mots.
Son livre : « Faire une quinte de tout » aux éditions EOK. A lire, sans oublier avant-propos et préface, pour avoir une idée du cheminement original de l’auteur.
[ Loin de se limiter à un simple recueil de courts poèmes surréalistes, "Faire une quinte de tout" réunit pour la première fois 125 quintes d’Ivan Robin, écrites chacune à la lumière d’une nouvelle visite, d’une nouvelle séance de pause avec un être, à lire entre les lignes. L’aura de tous ces inconnus se dévoile peu à peu, au fur et à mesure de la lecture des pages conçues comme des objets rédigés, reproduisant un extrait d’un texte originellement unique, manuscrit, recto-verso, sorte de cliché littéraire, d’« instantané écrivanalytique » inspiré par une des personnes venues pauser une demi-heure au Point, repère géographique d’Ivan. Mais que se passe-t-il vraiment dans ce lieu où les mots semblent jouer les uns avec les autres, les pages entre elles, et où, visiblement, s’expriment des personnalités ? Que (se) disent-ils ? Qui sont-ils ? Où commence la fiction ? Et la réalité dans tout ça ? La clé de l’énigme se situerait-elle dans la seule quintesse apparemment reproduite dans son intégralité ? Quoi qu’il en soit, l’ouvrage se déploie comme un fascinant kaléidoscope, variation ouverte sur les autres de l’effet-miroir cher à l’auteur, qui ne tarde pas à nous entraîner dans son tourbillon d’identité(s)... ]
ROBIN, Ivan. Faire une quinte de tout. Paris (43, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 - tél : 01 77 10 35 61) : ÉOK, 2012. 168 p.
ISBN : 2-9514358-4-1. 15 €.
LA PENDULE...
La pendule bat la seconde
Ciel pommelé – tirs de canon ?
Le bonheur ou la déraison
Coulent. Et tout ce sang
Versé.
Démences.
Oh ! Ces cris
Par longues lunaisons.
Oh ! Cette douleur, ces frissons.