JEU PAPOUS, SUITE JAPONAISE.
Jeu proposé par Françoise TREUSSARD jusqu’au 20 mars:
"A vous d’imaginer UN RECIT COURT, dans lequel ces mots joueront un rôle.
Tous les styles d’histoires sont les bienvenus, et vous écrivez autant d’histoires qu’il vous plaira.
Et en prime 2 personnages qui seront le 12ème et le 13ème mot"
Judoka/carioca/pivoine/chignon/calligraphier/origami/baleinier/bonzaï/montFuji/cerisier/wasabi
Tony/Violetta
Hokusaï a resserré son kimono. Il frissonne. Non de froid. D'épouvante. De sa maison, il a vu, à travers les branches du cerisier de son jardin, la gigantesque déferlante du tsunami emporter les baleiniers arc-boutés dans leurs barques. Dans le creux de la vague, il a vu aussi, au loin, le mont Fuji, immuable. Il rentre. Il s'agenouille devant la table basse près d'un bonzaï et prend un carré de papier de soie. Il y trace les dix sept syllabes d'un haïku puis le plie d'un geste machinal -fragile origami- avant de le froisser nerveusement. Il se lève et passe derrière un paravent superbe décoré de pivoines et faisan. C'est là qu'il peint. Il regarde sur les murs les estampes de son ami Sharaku: des lutteurs avec ou sans chignon -des judokas sans doute; des acteurs venus on ne sait d'où - des cariocas? (Il ne sait pas combien il va influencer les peintres européens, comme Van Gogh; l'opéra avec Puccini, Verdi et son inoubliable Violetta; aujourd'hui le cinéma, "Lost in translation" - Tony Leung ne joue pas dans ce film).
Hokusaï prépare un papier, calligraphie son nom, se concentre longtemps sur ce qu'il a vu tout à l'heure. Puis d'un geste sûr il trempe son pinceau dans l'encre. Il peint.
Le riz au wasabi attendra.