AVRIL 2012 2
Hallecubrations à nuages masqués.
Tombés des halles,
Bardes bardés de Mastercards
Comme rôtis entrelards :
En rappel sur des side-cars
Sous décibels hyperbares
Pour un masterwork jovien,
Ces joufflus cumulent,
Aux nimbes usurpées,
La cire au cul, mules usagées
Couchées en strates usinées.
Se prenant pour des sires russes,
Leurs hallebardes ont lâché !
ILKE ANGELA MARECHAL
Quelques distribils variés m'ont empêché de répondre au sujet proposé par Tricôtine
Voici, hors sujet, un poème de Ilke Angela Maréchal, présenté par Jean-Pierre Luminet dans "Les poètes et l'univers" au Cherche-midi.
Juste un pli.
Juste un pli
champs unitaire
chante-moi l'univers
chante-moi l'éther
au delà de toute substance
permets-moi que je te danse
veines ouvertes
coeur saignant
mouvement non défini
éternité - juste un pli
champ unitaire
unis la terre
sois le chant de notre espoir
un retentir de nos devoirs
maintenant, champ unitaire
devient notre chant d'uni-terre.
A L'INTERIEUR DE L'INSTANT
Pour "Textoésie et vous" de Suzâme:
Rien.
Rien à l’intérieur de l’instant
Que cet équilibre émouvant
Entre ce qui fut
Et ce qui n’est pas encore advenu.
QUELLE COULEUR...
J'aurais pu, chère Tricôtine, célébrer le rouge pompon qu'il suffit d'effleurer pour avoir du Bonheur. J'aurais pu. D'autres ancres me retiennent....
Quelle couleur
S’accorde à mon humeur,
Quand mon diapason intérieur
Vibre à mes émotions ?
Au fond de moi comme un continuo
Qui fredonne.
Vert.
J’aime ce mot ouvert.
C’est le ton du printemps,
C’est une direction, une modulation ;
Un mot qui dure ou qui est tu.
Vert de terre et vert de mer.
Et ma nuance d’élection,
Un mot très doux pour pierre dure,
Tons délicats porteurs d’Orient:
Verts jades.
POEME DU JEUDI AUX CRAYONS DE COULEUR
[Je republie ce texte, avec photo, pour que l'on ne se méprenne pas sur mes talents...]
Chère Tricôtine, j'aime sortir du cadre. Aussi il ne sera pas question de crayons, mais, ne m'en veux pas, de craies..
J’aime dessiner sur le sol,
Aux craies de couleur
Un motif, à ma porte.
Une rosace.
Quel archétype me traverse ?
Quel premier homme a pris un caillou de calcaire
Pour tracer en tremblant, poussé par sa nécessité d’artiste,
Le soleil, une fleur ou l’iris d’un œil ?
Structure centrée et ouverte,
Poussée à son extrême en mandalas.
Tournoiements spiralés partout dans l’univers ;
Spirale de la vie, qui monte, s’amenuisant.
La mort serait un beau point d’orgue.
NAISSANCE DU PRINTEMPS
Sur une idée de Suzâme.
Le printemps de Botticelli
Descend de son coquillage
Acclamé par les violons de Vivaldi.
MONDES FLOTTANTS
Les mondes flottants. Une expression que j’aime particulièrement, même si dans mon esprit elle ne correspond pas vraiment – que ceux qui connaissent bien le Japon me pardonnent – à ce que représente l’Ukiyo-e, avec l’art des estampes.
Mais voilà, je trouve dans un très beau livre sur le peintre Utamaro, emprunté à la bibliothèque, cette extraordinaire description, due au professeur Fenollosa, de l'estampe ancienne, qui
« Est comme la rencontre de deux surfaces merveilleusement disposées l’une sur l’autre, le grain rugueux du bloc en bois de mûrier et le réseau du papier, couvert de petits tentacules végétaux pulsatiles. Sur la première, la couleur peut être déposée presque sèche, sur la seconde, on peut la transférer avec une délicatesse qui ne laisse qu’une légère trace de coloration flottant sur le bout des fibres. Et des interstices de ces cils imprégnés, c’est toute la quintessence lumineuse du papier qui jaillit de son cœur, diffusant dans le pigment un exquis éclat doré, formant une surface bidimensionnelle animée de vibrations. »
J’en flotte de bonheur…
REVERIE FACE A LA MER
Dévoilée d’impudeur
Face à la mer, je rêve
De tenir encore la barre douce
Et chaude, d’un voilier.
D’ entrouvrir l’écoutille de ma goélette,
Vers mystérieuses profondeurs.
AVRIL 2012 1
Avril est plein d'incertitudes.
Je voudrais sourire. Cependant,
Trop encline à la solitude
Je dois trouver un nouveau chant
Qui pulvérise l'amertume;
Accueillir les mondes flottants
Pour un voyage à bout de plume.
Avril, le mois des artifices.
Arbres en fleurs: Pollen et rhumes.
Glisser aussi dans l'orifice
De l'urne le bon bulletin !
Attendre, comme au sacrifice.
Avril, mois fragile ou coquin;
Les fleurs passées, viendront des fruits
Et des lendemains incertains.
Mondes flottants j'aime vos bruits;
Vos ciels saturés d'étincelles.
Que vive à jamais, dans leurs nuits,
La poésie intemporelle.
FACE A LA MER
Pâques sur l’estran à basse mer.
On y cherche les œufs de raies.